Information culturelle
Des réponses à vos questions d’ordre interculturelles d’un point de vue local et un d’un point de vue canadien.
Information culturelle - Conversations
- Question :
- Je
rencontre quelqu’un pour la première fois et je veux faire bonne
impression. Quels seraient de bons sujets de discussion à aborder?
- Point de vue local :
- Tout
d’abord, le premier contact peut être facilité en abordant des sujets
généraux comme le lieu d’origine en essayant d’y introduire des éléments
mélioratifs (p. ex. si la personne vient du sud de l’Italie, mettre
l’emphase sur le beau temps et la qualité de l’huile d’olive et du vin
rouge, alors que si elle vient du nord mettre l’accent sur la richesse
économique issue des petites et moyennes entreprises). Par ailleurs, la
discussion pourrait tourner autour du travail (p. ex. lieu, poste) ou de
la composition de la famille (p. ex. marié(e), enfants).
D’autre
part afin de faire une bonne impression lors d’une première rencontre,
il est important de mettre en exergue l’aspect positif de l’image de
l’Italie, c’est-à-dire ce qui forme la culture et la « culture
populaire ». Le dialogue devrait être articulé autour de l’image
internationale de l’Italie comme par exemple la fine cuisine, les
produits de luxe, le patrimoine historique, les domaines sportifs et
cinématographiques.
Il y a des sujets difficiles qui devraient
être évités en général et notamment lors d’une première rencontre. Il
s’agit de thématiques qui font difficilement l’unanimité et qui peuvent
en conséquence rendre plus tendue une conversation. À titre d’exemple,
la politique (ainsi que les différents enjeux qui l’entourent) est un
sujet qui pourrait rendre un premier contact crispé.
L’humour est
un moyen assez utilisé en Italie pour casser la glace. Cependant, il
faut l’utiliser avec précaution. Les malentendus ou les quiproquos
peuvent être récurrents s’il n’y a pas une bonne communication (p. ex.
compréhension linguistique) entre l’Italien et le Canadien.
- Point de vue canadien :
- Les
Italiens sont habituellement heureux de discuter du temps, d’art et
d’entendre des compliments sur leur région ou leur pays. Les familles et
le travail sont des sujets qu’il est en général acceptable d’aborder
dans des conversations, mais ils n’aiment pas que les étrangers
critiquent leur environnement. Évitez de parler de politique pour éviter
la confrontation. Si vous ne maîtrisez pas bien les questions de
politique ou de religion, évitez ces sujets à tout prix. Les Italiens
s’emportent facilement quand ils abordent ces sujets parce qu’ils les
traitent avec passion. Toutefois, dans le nord de l’Italie les
discussions politiques suscitent moins de réaction émotive, alors qu’à
Rome et dans le sud vous constaterez que les gens prennent ces questions
très personnellement. Préparez-vous aussi à de l’humour italien qui est
à la fois très cynique et sarcastique. Vous pouvez penser qu’ils se
moquent de vous, mais n’en faites aucun cas.
Information culturelle - Styles de communication
- Question :
- Que dois-je savoir à propos des communications verbales et non-verbales?
- Point de vue local :
- En
règle générale, les Italiens ont tendance à beaucoup communiquer. La
communication implique soit la parole, soit le geste mais en Italie l’un
n’exclut pas l’autre; au contraire ils se complètent. Dans le milieu de
travail et le contexte quotidien, les Italiens appuient la
communication verbale par une gestuelle marquée et des expressions
faciales récurrentes afin d’apporter de la vivacité au discours.
Lorsqu’ils
parlent à quelqu’un pour expliquer ou argumenter quelque chose, les
Italiens ont tendance à effleurer ou toucher (p. ex. l’épaule ou le
bras) l’interlocuteur. De cette façon, ce dernier se sent plus à l’aise
et peut mieux prêter attention au contenu de la conversation.
Bien
qu’à certains égards les hommes utilisent plus fréquemment que les
femmes le contact physique, il en demeure pas moins qu’il s’agit d’un
geste certes à forte portée théâtrale mais qui a une connotation
positive. C’est pourquoi, dans une perspective proxémique, il ne s’agit
pas d’un acte d’intrusion à la distance intime (i.e. 18 pouces ou moins
d’après Edward T. Hall) ou du moins à la distance personnelle (i.e. 1.5 à
4 pieds toujours selon Hall).
- Point de vue canadien :
- Les
Italiens accordent beaucoup plus d’importance que les Canadiens à
l’espace personnel et vous pourriez parfois trouver qu’ils sont
envahissants au point de dépasser votre zone de confort. Ce que les
Canadiens considèrent comme une distance acceptable peut être vu par les
Italiens comme une attitude froide et distante. De plus, le toucher est
très fréquent dans leurs conversations. Vous verrez rarement un Italien
parler sans utiliser ses mains pour exprimer ses idées. Je n’ai jamais
vu un Italien qui soit capable de parler les mains dans les poches. Le
contact visuel est acceptable lorsque vous voulez amorcer une
conversation, mais évitez de le faire avec des étrangers, à moins que
vous désiriez attirer leur attention. Le contact visuel peut être mal
interprété lorsqu’il est fait avec une personne de sexe opposé en
public. Lorsqu’ils se rencontrent et se quittent les Italiens
s’embrassent sur chaque joue. Toutefois, les collègues s’embrassent
rarement entre eux à moins qu’ils soient liés d’amitié.
Information culturelle - Démonstration des émotions
- Question :
- Les démonstrations d'affection, de colère ou d'autres émotions sont-elles acceptables en public?
- Point de vue local :
- Les
démonstrations émotionnelles sont assez courantes en Italie étant donné
que les femmes et les hommes italiens se saluent souvent en
s’embrassant une fois sur la joue gauche et de même sur la joue droite.
Puisque les Italiens sont un peuple extroverti et vivace, les émotions
peuvent être davantage tolérées en public qu’au Canada. Cependant, dans
le milieu de travail où les relations sont plus formelles on privilégie
plutôt la poignée de main.
- Point de vue canadien :
- Les
démonstrations émotionnelles sont assez courantes en Italie étant donné
que les femmes et les hommes italiens se saluent souvent en
s’embrassant une fois sur la joue gauche et de même sur la joue droite.
Puisque les Italiens sont un peuple extroverti et vivace, les émotions
peuvent être davantage tolérées en public qu’au Canada. Cependant, dans
le milieu de travail où les relations sont plus formelles on privilégie
plutôt la poignée de main.
Information culturelle - Code vestimentaire, ponctualité et formalité
- Question :
- Que dois-je savoir à propos du milieu de travail (la tenue vestimentaire, les délais, la formalité, etc.)?
- Point de vue local :
- La
façon de s’habiller au travail est tendanciellement formelle et
conservatrice. Les Italiens portent une particulière attention à l’habit
et aux apparences (p. ex. coupe de cheveux, eau de parfum). Les
relations professionnelles demeurent non seulement formelles en raison
de la distinction entre le « tu » (i.e. « tu » en français) et le
« lei » (i.e. « vous » en français), mais également hiérarchiques
puisqu’on doit lorsqu’on s’adresse à des collègues possédant un titre
universitaire ajouter le titre de « dottore » (pour un homme) ou
« dottoressa » (pour une femme) avant le nom de famille. De plus, il est
fortement déconseillé de se rendre au travail vêtu d’un pantalon
« jeans » et de s’adresser aux employés par leurs prénoms (sauf si on
vous le propose explicitement). Ceci pourrait être peu apprécié dans le
milieu de travail.
Les Italiens sont plutôt flexibles en ce qui a
trait à l’absentéisme et la remise de dossiers au-delà de la date prévue
(pour vue qu’il y ait une preuve ou une justification plausible). La
ponctualité au travail et surtout aux réunions est importante. Mais
lorsque vous êtes invités à un dîner veuillez retarder votre arrivée
d’environ une vingtaine de minutes alors que lors d’une fête ou une
cérémonie particulière vous pouvez vous permettre de retarder votre
arrivée d’environ trente à soixante minutes.
- Point de vue canadien :
- Les
Italiens portent des vêtements à la mode. Quel que soit leur âge ou
sexe. On s’attend à ce que les hommes portent le complet et la cravate
dans la plupart des milieux de travail. Les femmes ont une plus grande
liberté en ce qui concerne l’habillement, qui tend à être plus
provocateur qu’il ne l’est au Canada. Il est très fréquent de voir des
femmes dans la cinquantaine porter des vêtements les plus à la mode,
qu’il s’agisse d’ensembles de cuir, de bas filets ou de talons
aiguilles. Clairement, les femmes en milieu de travail sont encouragées à
s’habiller d’une façon qui les met en valeur, ce qui va parfois jusqu’à
laisser voir la naissance des seins. Bien qu’il semble que la plupart
des femmes s’habillent bien en Italie, toute femme doit y penser deux
fois avant de choisir des vêtements qui attireront l’attention en se
rendant au bureau ou en retournant chez elles. Il n’est pas difficile
d’attirer une attention non désirée dans le métro et dans les rues
avoisinantes. Je conseille aux femmes de porter les vêtements qu’elles
désirent, mais en tenant compte des réactions qu’elles pourraient
susciter, particulièrement si elles ont l’air d’étrangères.
Le
meilleur moyen de s’adresser à des collègues ou supérieurs italiens est
d’utiliser un langage formel, jusqu’à ce que vous ayez établi une
relation plus personnelle. Si vous occupez un poste subalterne,
adressez-vous à vos collègues et superviseurs en les appelant Monsieur
ou Madame.
La notion italienne du temps est beaucoup plus souple
qu’en milieu de travail canadien. Il est fréquent de voir des employés
prendre des pauses-repas de deux heures et plusieurs longues pauses-café
durant la journée. Les magasins ferment habituellement entre 13 h et
16 h. Les travailleurs prennent une pause quand il fait très chaud et
beaucoup de temps pour se restaurer. Les gens sont rarement ponctuels
aux réunions, ce qui signifie qu’elles commencent habituellement
15 minutes après l’heure fixée. Typiquement, les Italiens travaillent
moins d’heures par jour que les Canadiens et leur horaire est beaucoup
plus flexible.
Information culturelle - Méthodes de gestion
- Question :
- Quelles
sont les qualités les plus recherchées chez un supérieur/directeur
local? Comment saurais-je de quelle façon mon personnel me perçoit?
- Point de vue local :
- Pour
les Italiens, les qualités les plus recherchées chez un
supérieur/directeur sont: un bon niveau d’études, de l’expérience et la
tendance à entretenir un climat propice au développement de bonnes
relations avec le personnel en général. En ce qui concerne les qualités
de leadership et d’ouverture d’esprit, les supérieurs/directeurs ont
tendance à les rejeter car elles pourraient nuire au statu quo, au
conservatisme et à la bureaucratie qui régissent les relations de
travail en Italie. Dans l’éventualité où un supérieur/directeur ne soit
pas du pays, il est possible qu’au milieu de travail on mette ses
capacités en doute. Autrement dit, on pourrait croire qu’il n’a
peut-être pas les connaissances ou l’expérience pour faire de la
supervision et qu’il requiert donc de l’aide et des explications
additionnelles. Dans ce contexte, il serait possible de voir à court et à
moyen terme un co- supérieur/directeur prendre les rênes de la
direction afin d’octroyer au nouveau supérieur/directeur le temps
nécessaire de s’adapter à sa nouvelle réalité professionnelle.
La
meilleure façon de comprendre la manière dont le personnel perçoit le
supérieur/directeur ainsi que ses idées est pour celui-ci d’analyser à
la fois les expressions du visage et des yeux de ses employés (p. ex.
grimace, effet de surpris), c’est-à-dire le non-verbale. L’éventualité
pour le supérieur/directeur d’aller consulter directement l’employé afin
de recueillir l’opinion de ce dernier à son égard est plutôt à
déconseiller, car se trouvant dans une position d’infériorité face au
directeur, il est peu probable que l’employé s’aventure à dire le fond
de sa pensée.
- Point de vue canadien :
- Malheureusement,
les qualités les plus recherchées en milieu de travail italien tendent à
être fondées sur les contacts personnels et les liens familiaux, plutôt
que les compétences. Les supérieurs et gestionnaires locaux accordent
très peu d’importance à l’éducation et au leadership par comparaison à
leurs besoins de satisfaire certaines obligations de favoritisme. Comme
l’éducation formelle est gratuite, ils donnent moins d’importance aux
diplômes universitaires. Le marché de l’emploi est aussi très sombre et
j’ai vu plusieurs cas d’avocates qualifiées chercher du travail comme
gardiennes d’enfant ou des psychologues, un emploi de traducteur. En
tant que Canadienne, je pense qu’il est plus facile de travailler sous
les ordres d’un expatrié parce qu’il est plus enclin à prendre en
considération l’expérience et les études, alors qu’un supérieur italien
serait plus intéressé à voir comment vous pourriez vous intégrer dans la
société italienne.
Information culturelle - Hiérarchie et Prise de décision
- Question :
- Au
travail, comment sont prises les décisions et qui les prend? Est-il
convenable d’aller consulter mon superviseur immédiat pour obtenir des
réponses ou de la rétroaction?
- Point de vue local :
- Les
décisions sont prises par le directeur après en avoir discuté avec le
personnel (i.e. personnel exécutif). Le directeur est généralement
orgueilleux, il suit la procédure normale de consulter les membres du
personnel, mais tend toujours à imposer sa vision, ses idées, sa
volonté. C’est dans cet ordre d’idées qu’il faut être très prudent avant
d’aller consulter le superviseur immédiatement pour avoir du
« feedback ». Ceci pourrait être vu comme un signe d’agitation et
irriter le superviseur. L’approche à adopter serait de faire preuve de
patience (p.ex. heures, jours).
- Point de vue canadien :
- La
hiérarchie en milieu de travail est très bien établie et les employés
apprennent très vite qu’il est dans leur meilleur intérêt de ne pas
court-circuiter leurs supérieurs. Les idées peuvent être générées par
tous les employés, mais il est très rare que le crédit soit donné à
quelqu’un d’autre que le superviseur ou un cadre supérieur.
Information culturelle - La religion, la classe, l'ethnicité et le sexe
- Question :
- Décrivez
brièvement l’attitude des gens de l’endroit à l’égard des facteurs
suivants et leurs répercussions en milieu de travail : L’égalité des
sexes, la religion, les classes sociales, et l’origine ethnique.
- Point de vue local :
- Égalité des sexes :
Les
hommes et les femmes sont égaux devant la loi. Les femmes peuvent
aspirer aux mêmes postes de travail que les hommes. Cependant, les
femmes renoncent à percer dans les postes à haute responsabilité
puisqu’elles privilégient le noyau familial au détriment de la carrière
professionnelle.
Religion :
Bien que le
Catholicisme soit la religion majoritaire en l’Italie (environ 85 p.
cent des Italiens se disent appartenir à l’église catholique romaine),
la liberté religieuse est protégée devant la loi par la constitution de
1947 (à noter que la constitution est rentrée en vigueur le 1er janvier
1948). Presque un Italien sur deux va hebdomadairement à l’église.
Classe :Les
Italiens s’identifient majoritairement à la classe moyenne. Mais l’idée
de « classe » au sens marxiste du terme n’est pas récurrente dans la
population en général.
Origine ethnique :
Depuis
la fin de la Guerre froide l’Italie accueille de nombreux immigrants
venant surtout du Maghreb et des Balkans. Actuellement environ 6 p. cent
de la population est non-italienne. À noter qu’un immigrant non
européen doit résider en Italie pendant au moins 10 ans s’il souhaite
obtenir la citoyenneté italienne, et pouvoir accéder à des postes à la
fonction publique italienne. Puisque les immigrants qui viennent en
Italie sont souvent peu éduqués et parlent rarement la langue du pays
(grande différence avec le Canada), il arrive parfois que des tensions
entre les Italiens et les non-européens surgissent dans les quartiers de
banlieue des villes industrielles et aisées comme Trévise, Vicence,
Rome ou Milan.
Ces attitudes peuvent avoir des répercussions dans
le milieu de travail. L’environnement de travail n’est pas multiculturel
ou multiethnique. Dans certains bureaux il pourrait être commun de voir
un crucifix accroché au mur. De plus, la majorité des collègues ou des
employés (surtout dans les hauts postes) pourrait être des hommes
(relativement âgés) plutôt que des femmes.
- Point de vue canadien :
- Sexe :
Plusieurs
attitudes italiennes sont encore très sexistes par nature. Les femmes
semblent avoir certains rôles dans la société que les hommes ne sont pas
prêts à partager, par exemple le nettoyage, la cuisine, etc. Au travail
j’ai fréquemment vu des secrétaires « sexy » qui répondaient à un
stéréotype vieille école de l’environnement administratif canadien.
Religion : La
plupart des Italiens sont catholiques. Il est très rare de voir des
lieux de culte qui soient consacrés à d’autres religions que le
catholicisme. La plupart des Italiens dévoluent une part de leur salaire
à une organisation de charité catholiques appelée « Caritas ».
Classe sociale : La structure sociale est souvent définie par le lieu d’origine en Italie, le sud étant plus pauvre et le nord, plus prospère.
Ethnicité :
Bien
que les villes italiennes soient de plus en plus multiculturelles,
l’attitude générale envers les groupes minoritaires est très étroite.
Les groupes ethniques sont extrêmement marginalisés dans la société, les
Chinois et les Africains vendant des produits de contrebande dans la
rue et les immigrants d’Asie orientale exploitant des cafés-Internet.
L’Italie a une politique d’immigration très rigide qui vise à refouler
les réfugiés indésirables du sol italien. Vous verrez rarement des
minorités ethniques travailler dans une entreprise ou organisme de
services italiens en vue.
Information culturelle - Établir des bonnes relations
- Question :
- À
quel point est-il important d’établir une relation personnelle avec un
collègue ou un client avant de faire des affaires avec cette personne?
- Point de vue local :
- Il
est important d’établir une relation personnelle avec un client avant
de faire des affaires afin de créer un climat de confiance. Au cours
d’une première rencontre, il faut donc développer de bons rapports avec
le client pour ensuite orienter la conversation vers les sujets que vous
souhaitez adresser. Afin d’apprendre à mieux connaître la personne avec
qui vous devez établir une relation personnelle, il serait conseillé de
partager des activités sociales.
- Point de vue canadien :
- Le
moyen le plus simple d’établir une relation plus personnelle avec un
collègue est de l’inviter à prendre un café ou à déjeuner. Il s’agit-là
d’un moyen très informel de mieux les connaître sans briser de règles
professionnelles. Vous ne pouvez les inviter chez vous pour prendre un
repas, à moins d’avoir déjà établi une relation personnelle, parce que
plusieurs Italiens préfèrent rencontrer leurs amis dans les bars, les
cafés ou restaurants.
Information culturelle - Privilèges et Favoritisme
- Question :
- Un
collègue ou un employé s’attendrait-il à avoir des privilèges spéciaux
ou à recevoir une considération spéciale en raison de notre relation ou
de notre amitié?
- Point de vue local :
- Lorsque
les relations professionnelles et l’amitié se croisent, un collègue ou
un employé peut s’attendre à recevoir des privilèges particuliers. Ceci
peut concerner tout particulièrement l’embauche de proches. Cependant,
un collègue ou un employé ne s’attendrait pas à des considérations
spéciales de par une simple relation personnelle habituelle. L’amitié et
une simple connaissance au travail ne sont pas la même chose.
- Point de vue canadien :
- Comme
il a déjà été mentionné, les employés en milieu de travail italien
s’attendent à recevoir des privilèges spéciaux. Les gens peuvent
facilement changer les règles ou faire des exceptions lorsqu’ils jugent
que cela satisfait leurs besoins personnels ou renforce d’importantes
relations. Les règlements et les règles semblent être très souples selon
la personne qui demande une faveur.
Information culturelle - Conflits dans le Lieu de travail
- Question :
- J’ai un problème relié au travail avec un collègue. Est-ce que je dois le confronter directement, publiquement ou en privé?
- Point de vue local :
- En
cas de discorde avec un collègue, il est souhaitable de lui parler en
privé et d’une façon indirecte. Souvent, les Italiens adopteront une
approche « cachée ». Ils inviteront quelqu’un pour un « cappuccino », un
« gelato » ou une « pizza » avec l’objectif d’entamer une conversation
qui traite de choses générales comme le climat ou l’état de santé pour
ensuite aborder le problème en question (sans jamais vraiment le
résoudre). Les Italiens tendent à éviter de résoudre les litiges entre
collègues car ils craignent les répercussions éventuelles sur les
relations de travail, et ce malgré le risque de faire naître un climat
malsain ou hypocrite.
- Point de vue canadien :
- Je
conseillerais d’affronter votre collègue directement et en privé. La
plupart des Italiens expriment très ouvertement leur antipathie envers
d’autres et n’hésitent pas à montrer publiquement qu’ils nourrissent un
grief à l’égard d’une personne qui les aurait offensés. Toutefois, il
est souvent préférable d’affronter le collègue pour discuter du problème
et essayer de trouver une solution ou au moins la reconnaissance qu’il
existe un problème. Mais, préparez-vous à de solides échanges.
Information culturelle - Motiver les collègues locaux
- Question :
- Qu’est-ce qui motive mes collègues locaux à donner un bon rendement au travail?
- Point de vue local :
- En
Italie, les employés du secteur privé sont souvent motivés à donner un
bon rendement au travail pour une raison principale : garder leur poste.
La crainte de l’échec est une motivation assez récurrente dans le
milieu de travail. De plus, à cause d’une promotion ou d’une hausse
salariale, le personnel pourrait être davantage disposé à donner un
rendement satisfaisant. Dans le secteur public, où le poste de travail
est tendanciellement garanti, les employés peuvent être poussés à
fournir un bon rendement au travail en échange de bonnes conditions de
travail (i.e. flexibilité dans l’horaire, congés maladies payés plus
longs, etc.)
- Point de vue canadien :
- Les
facteurs de motivation à bien faire son travail en Italie dépendent de
l’individu et ils ne semblent pas très différents de ceux que l’on
connaît au Canada.
Information culturelle - Livres, films et mets recommandés
- Question :
- Pour
m’aider à en apprendre davantage à propos de la culture, pouvez-vous
recommander : des livres, des films, des émissions de télévision, de la
nourriture et des sites Web?
- Point de vue local :
- En
ce qui concerne la littérature je recommande de lire Giovanni Verga,
Grazia Deledda et Luigi Pirandello. Bien qu’ils soient des auteurs
relativement peu récents, ils offrent néanmoins de bonnes idées sur
l’Italie et les Italiens.
Le film « La vita è bella » révèle la
façon dont les Italiens dédramatisent des évènements de nature
dramatique. L’aspect positif, optimiste et comique prime sur le
tragique.
Je recommanderais non seulement toutes les grandes
villes d’art telles que Turin, Palerme, Naples, Milan, Florence, Rome ou
Venise, mais également les deux États qui se trouvent en Italie,
Saint-Marin et le Vatican, les endroits estivaux tels que Portofino, la
Costa Smeralda et Capri, et les lieux hivernaux comme Cortina d’Ampezzo
et Courmayeur.
En Italie, il y a une très grande variété de
nourriture qu’il faut à tout prix déguster : le « Risotto alla
Pescatora », la « Pizza a Taglio », le « Pastarelle » (p. ex. « Cannolo
alla Crema », « Diplomatico »), les « Supplì », le « Spumante », la
« Bistecca alla Fiorentina », le « Stracchino », etc.
- Point de vue canadien :
- Cela
dépend de la couche culturelle que vous voulez étudier. Par exemple,
les émissions de télévision italiennes fournissent un bon exemple de
couche culturelle de bas niveau. Vous observerez que plusieurs émissions
mettent l’accent sur le sex appeal et sont politiquement biaisées. Il
est important de prendre en considération que le premier ministre
d’Italie possède trois des sept grands réseaux de télévision italiens.
Si vous vous intéressez à l’architecture, l’Italie est le pays à
visiter. Une promenade dans les centres-villes vous donnera un aperçu de
la culture et du patrimoine italien. Les locaux sont aussi une bonne
source d’information.
La culture italienne peut être résumée par
le qualificatif «dionysiaque » ce qui signifie que, quelle que soit
leurs vicissitudes quotidiennes, les Italiens peuvent s’adonner aux
petits plaisirs de la vie, comme boire du vin, manger ou passer du temps
avec leur famille et leurs amis.
Information culturelle - Activités sur le terrain
- Question :
- Dans ce pays, j’aimerais en savoir plus sur la culture et sur le peuple. Quelles activités pouvez-vous me suggérer?
- Point de vue local :
- De
part sa diversité et son histoire l’Italie offre plusieurs activités
culturelles de poids dont mes préférées sont « la Scala » de Milan (i.e.
opéras), les Musées du Vatican à Rome, et le Festival annuel de cinéma à
Venise.
Je ne recommande aucun journal. Les journaux sont fortement
politisés (chaque parti politique a en gros son propre journal), et ce
n’est qu’au lecteur lui-même de trancher. Parmi les principaux journaux
nationaux il y a « La Repubblica », « Il Corriere della Sera », « La
Stampa », « Il Giornale », « L’Unità », « Il Secolo XIX ».
Pour
mieux comprendre le peuple italien, il est impératif d’assister à une
rencontre de soccer (« una partita di calcio ») au stade le dimanche. Le
« Calcio » est partie intégrante de la société. Chaque ville possède sa
propre équipe de soccer, et même dans les grandes villes parfois plus
d’une. Les équipes qui ont le plus gagné tant au niveau national
qu’européen et international sont la Juventus de Turin, le Milan, et
l’Inter de Milan. L’Italie a remporté à trois reprises le championnat du
monde de soccer qui a lieu tous les quatre ans. Le soccer est
équivalent au hockey au Canada.
Il y a différentes émissions de
télévision captivantes qui peuvent être vues comme le reflet de la
société italienne. L’émission « Porta a Porta » analyse les différents
enjeux de société, souvent politiques, de manière tendanciellement
objective. « La Prova del Cuoco » est une émission, sous forme de jeu,
qui porte sur la cuisine italienne dans toute sa diversité.
- Point de vue canadien :
- Les
films italiens sont très bébêtes et dramatiques, mais ils vous
donneront une bonne idée de la culture du pays. Toutefois, l’un des
moyens les plus efficaces de se renseigner sur les Italiens est de se
promener dans les rues des grands quartiers commerciaux. Je
recommanderais aussi de prendre des cours d’italien.
Information culturelle - Héros Nationaux
- Question :
- Qui sont les héros nationaux de ce pays?
- Point de vue local :
- On peut distinguer plusieurs « héros » nationaux.
Sur
le plan artistique et culturel nous ne pouvons omettre des « génies »
tels que Michelangelo Buonarroti et Leonardo da Vinci auteurs
respectivement de la « Pietà » et du « David », de « la Joconde » et de
« la Cène ».
Sur le front politique, le patriote Giuseppe Mazzini
peut être considéré comme un « héros » puisqu’il est à l’origine de
l’unité italienne. Cependant, il y a des Italiens au Nord du pays qui
prônent la sécession en affirmant entre autres que l’unification de
l’Italie menée par le franc-maçon Mazzini n’est pas venue directement du
peuple lui-même mais de sociétés secrètes. Toujours dans la même
perspective de l’unification de l’Italie, Giuseppe Garibaldi fait partie
des grands hommes de l’histoire du pays.
Sur le plan littéraire,
Dante Alighieri fait l’unanimité en Italie; il est le père de la
littérature italienne et européenne. Il a composé le chef-d’œuvre
littéraire « la Divine Comédie ». Giacomo Puccini (p. ex. « la
Bohème »), Giuseppe Verdi (p. ex. « Rigoletto »), Gioacchino Rossini (p.
ex. « le Barbier de Séville ») sont parmi les principaux piliers du
domaine musical et orchestral italien.
Giovanni Caboto (Jean
Cabot), Amerigo Vespucci (i.e. le nom attribué au Nouveau Continent,
l’Amérique, vient de son prénom « Amerigo »), et Cristoforo Colombo
(i.e. en français Christophe Colomb) sont des navigateurs et
explorateurs italiens largement considérés comme des héros nationaux.
Il
serait injuste de ne pas citer d’autres personnalités éminentes : Jules
César, Niccolò Machiavelli (i.e. premier grand penseur de la théorie
politique moderne italienne et européenne), et Guglielmo Marconi (i.e.
physicien et Prix Nobel 1909).
Enfin, il existe également le
« héros » national du « made in Italy » qui inclut des marques comme
Ferrari, Prada, Fendi, Dolce e Gabbana, Gucci, Benetton, Versace,
Parmalat, Armani, etc.
- Point de vue canadien :
- Les
joueurs de soccer sont habituellement des héros nationaux selon
l’équipe pour laquelle on prend. À Rome, Francesco Totti, le joueur
vedette local est synonyme de « héro ». La plupart des Italiens rêvent
de devenir de réputés joueurs de soccer dont le style de vie est
comparable à celui d’un acteur de cinéma.
Sur une note plus
sérieuse, les Italiens conviendraient avec moi que Nicola Calipari est
indubitablement considéré comme un héro dans tout le pays. Cet agent
secret a été abattu accidentellement par l’armée américaine en Irak (en
mars 2005), alors qu’il protégeait une otage italienne récemment
libérée. Cet accident a soulevé à nouveau la fureur d’une majorité
d’Italiens qui sont contre la décision gouvernementale de s’allier aux
États-Unis dans l’invasion de l’Irak.
Information culturelle - Evénements Historiques partagés
- Question :
- Y
a-t-il des événements historiques communs entre ce pays et le Canada
qui pourraient nuire aux relations sur les plans professionnel et
social?
- Point de vue local :
- Généralement,
l’Italie et le Canada sont deux bons alliés. Cependant, pendant la
Seconde Guerre mondiale, les deux pays ont été des ennemis (il est
important de rappeler qu’à partir de 1943 jusqu’en 1945 l’Italie quitte
l’entente avec l’Allemagne et joint l’axe regroupant entre autres les
États-Unis, le Royaume Uni et le Canada). De ce fait, de nombreux
Italiens, vivant au Canada à l’époque, furent renfermés dans des camps.
Ainsi, cet événement pourrait nuire aux relations sur le plan
professionnel et social entre un Canadien et un Italien ayant
particulièrement vécu de manière directe ou indirecte dans un tel
contexte. Une minorité d’Italiens pourrait donc percevoir le Canadien de
manière négative.
- Point de vue canadien :
- Plusieurs
Italiens des régions du milieu et du sud de l’Italie connaissent
Toronto ou Montréal, parce qu’ils ont des parents immigrés au Canada.
Certains Italiens sont venus durant la crise sociale et économique qui
suivi la création de l’État italien en 1861. Toutefois, l’immigration
italienne au Canada a atteint son sommet dans les années 1950 et 1960.
Les Canadiens d’origine italienne représentent le quatrième plus grand
groupe ethnique du Canada.
Information culturelle - Stéréotypes
- Question :
- Quels
sont les stéréotypes entretenus par les Canadiens à propos de la
culture locale qui pourraient nuire à des relations efficaces?
- Point de vue local :
- Les
Italiens voient les Canadiens comme des gens froids et «
britanniques », avec qui il est extrêmement difficile d’entrer en
contact. D’autre part, ils voient le Canada comme faisant partie
intégrante de l’Amérique. En effet, la distinction entre le Canada et
les États-Unis se fait parfois difficilement, car on tend à opter pour
le terme généraliste « America » afin de se référer aux deux pays en
question.
- Point de vue canadien :
- Je ne connais aucun stéréotype de cette sorte qui pourrait nuire à des relations efficaces.
Information culturelle - Au sujet des interprètes culturels
- Interprète local :
- Aîné
d’une famille de deux enfants, votre interprète culturel est né à Rome,
en Italie. Il a grandi en Italie, en Algérie, et en France. En tant que
fils de diplomate italien, il se trouve au Canada depuis 1999. Il a
étudié à Ottawa, à l’Université d’Ottawa et à Toronto, à l’Université
York, où il a obtenu deux baccalauréats en science politique. Il vit
présentement à Toronto. Il envisage d’entamer une carrière
professionnelle dans le domaine des relations internationales.
- Interprète Canadien :
- Votre
interprète culturelle est née à Toronto, la plus jeune d’une famille de
trois enfants. Elle a grandi dans cette ville. Elle a mené des études
en affaires internationales à l’Université Carleton. Son travail l’amène
pour la première fois à l’étranger en 2004, dans le cadre de projets de
développement international au siège social d’une organisation
internationale en Italie.
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